Le Kalalau trail est une institution à Kauai. Ce magnifique trek prend place dans la Napali Coast au nord de l’île verte. Vous pourrez ainsi longer la côte et observer les paysages sublimes qu’offre ce coin de l’île. Plusieurs films ont utilisé ce relief pour illustrer des scènes se passant sur des îles paradisiaques. Cependant faire le Kalalau trail demande une certaine organisation et aussi un minimum de condition physique.
Après l’avoir réalisé en avril 2017, voici nos conseils pour le préparer au mieux et en faire une expérience inoubliable !
S’informer sur le Kalalau trail
Il existe plusieurs sites internet qui vont vous donner des indications sur le trail.
Ce site est une source d’informations importante. Nous avions utilisé aussi ce groupe et cette page Facebook pour nous renseigner en amont.
Ces derniers sont vraiment actifs donc n’hésitez pas à y poser vos questions, car des habitués se feront un plaisir de vous répondre !
Choisir son itinéraire
Le Kalalau Trail fait 11 miles soit dans les 18 km. Il est possible de le faire en une fois, mais comme il ne s’agit pas d’une boucle, il faut penser au retour !
Faire les 22 miles en une journée est de la folie douce et sera sans saveur. En effet, il y a 1000 m de dénivelé positif juste pour l’aller et on n’avance pas très vite.
Vous pouvez le faire en plusieurs étapes suivant le temps que vous passez sur l’île, vos envies et votre forme sportive.
Pour notre part, nous avons fait le Kalalau Trail en trois jours en suivant cet itinéraire :
- Jour 1 : du début jusqu’aux chutes Hanakapi’ai puis des chutes jusqu’au camping Hanakoa soit 19,8 km. Voir la trace jusqu’aux chutes puis de la chute jusqu’à Hanakoa.
- Jour 2 : du camping Hanakoa à la fin du parcours à Kalalau Beach soit 8,6 km. Voir la trace.
- Jour 3 : retour de Kalalau Beach jusqu’au départ soit 19,5 km. Voir la trace.
Avec le recul, on a trouvé cet itinéraire un peu trop chargé, notamment le premier jour qui nous a cassé. En effet on ne connaissait pas encore l’environnement, ni le climat. Si c’était à refaire, on n’irait pas observer les chutes. Cela nous ferait gagner 4 miles non négligeables. Et nous avons su après coup qu’il y a d’autres chutes plus loin qui sont à seulement 1 mile aller-retour du sentier. Nous ne les avons pas vus, mais certaines personnes nous ont dit qu’elles étaient aussi très belles.
D’autres alternatives plus cool !
Si vous souhaitez réaliser le Kalalau Trail en 3 jours, mais en plus relax, je vous conseille le plan suivant :
- Première journée : du début jusqu’au camping Hanakoa
- Deuxième journée : faire l’aller-retour Hanakoa-Kalalau Beach en partant tôt le matin pour profiter de la plage
- Troisième journée : revenir au début du Kalalau trail
Si vous voulez le faire encore plus cool en 4 jours le mieux à notre sens est le plan suivant :
- Première journée : du début jusqu’au camping Hanakoa
- Deuxième journée : Hanakoa vers Kalalau Beach
- Troisième journée : revenir sur Hanakoa
- Quatrième journée : retour au début du Kalalau trail
À vous de voir quelle formule vous convient le mieux 😉
Acheter un permis
Après avoir trouvé la formule qui vous convient le mieux, il vous faut acheter le permis. En effet, la partie après le mile 2 est accessible seulement avec un permis.
Cependant vous pouvez monter jusqu’à la chute Hanakapi’ai sans payer ce qui rajoute 4 miles aller-retour.
Les permis sont à prendre sur cette page. Ils sont nominatifs, datés et ne peuvent être transférés. De plus, les candidats à son obtention sont nombreux, il est ainsi conseillé d’anticiper son achat. Cela laisse donc peu de place à l’improvisation pour faire le trek du jour au lendemain.
Pour notre part, nous avions payé 88 USD soit l’équivalent de 120 CAD/80 € (début 2017) pour 2 personnes pour 2 nuits.
Avec le permis vous avez le droit de camper aux endroits autorisés. Il y a 2 campings sur le trail, le premier au mile 6 (Hanakoa) et le dernier à la toute fin (Kalalau Beach). Vous n’avez pas besoin de préciser exactement les emplacements lors de l’achat du permis.
S’équiper
Lorsque l’on part pour 3 jours ou plus il faut être serein de son équipement.
On ne va pas vous lister tout le matériel amené, mais plutôt préciser ceux fondamentaux pour nous ou des points à penser particulier à ce trail.
Les fondamentaux
Pour les chaussures de marche, sachez que le terrain est accidenté et souvent TRÈS boueux. Prenez donc des chaussures ou bottes qui ont du répondant dans ce genre de conditions.
Pensez en plus à des chaussures ouvertes pour aérer les pieds le soir ou passer les rivières si besoin.
Les bâtons de marche sont à notre sens indispensables. C’était la première fois que nous en utilisions durant ce trek et cela a révolutionné nos vies de randonneur !
Un maillot de bain, car oui vous allez prendre la flotte en randonnant et vous doucher dans des chutes naturelles. Pierre a même utilisé tout le temps son short de bain, car il est assez confortable pour marcher avec.
Une rain-cover pour votre sac à dos. Vous serez bien content de retrouver vos affaires sèches le soir.
Prenez des vêtements techniques qui soient résistants. Je déconseillerais le mérinos pour le trek, car vous allez passer dans des passages étroits avec des arbustes ou des roches. Vous risquez donc de vous accrocher vos habits. Le synthétique sera plus solide et en plus il séchera plus vite. Retrouvez nos conseils sur la gestion des couches en plein air !
Des poches à eau de type camelbak à mettre dans des sacs à dos. Prévoyez au moins 2 L par jour par personne.
Un filtre à eau pour filtrer l’eau des sources. Bien que très peu polluée, elle peut contenir des petites bactéries ou des particules en suspensions. Notre filtre mini sawyer à été parfait pour ça. Dans un souci de « risque presque zéro », on a même parfois utilisé des pastilles de purification aquatab.
De la même manière, nous vous conseillons de posséder un contenant vous permettant de stocker de l’eau de source afin de ne pas faire trop d’aller-retour vers les sources.
Boire et manger
Ne vous attendez pas à pouvoir acheter de la nourriture à certains endroits du Kalalau Trail. Il n’y en a pas !
Il faudra donc que vous soyez autonome dans votre alimentation. Ainsi, il vous faudra aussi cuisiner 😉 Sur la plage finale, vous pourrez trouver des tomates cerises, mais pas de quoi vous faire un repas, au moins un apéro.
Pour l’eau, vous aurez des endroits où en récupérer. Attention, car il n’y a aucun emplacement avec de l’eau potable sortant d’un robinet 😉
Pour s’alimenter durant l’effort je vous conseille de jeter un œil sur l’article que l’on avait déjà réalisé il y a quelque temps de cela 🙂
Les conditions climatiques
La côte nord-est réputée pour être pluvieuse. Nous vous le confirmons sans soucis ! En effet, nous avons fait les 8 derniers kilomètres du retour dans une pluie forte et continue.
De la même manière, des averses ponctuelles peuvent éclater régulièrement.
Ajouté à cela des parties dans des sous-bois vous allez être dans des conditions extrêmement humides. Ne restez pas trop immobiles, car des moustiques pourraient tourner autour de vous. 😉
Mais en contrepartie de cela, vous serez aussi exposé en plein soleil durant les passages vers les falaises. Privilégiez de faire ces portions tôt dans la journée afin de moins souffrir du soleil. C’est surtout la deuxième partie du trail qui est plus à découvert.
Il vous faudra donc être préparé à affronter plusieurs conditions durant vos différentes étapes !
Préparer l’avant Kalalau trail
Pour accéder au trail, il n’y a pas plusieurs moyens, car une seule route vous y amène. Il y a évidemment des stationnements pour déposer votre voiture.
Nous avons lu sur différents sites que plusieurs personnes ont eu des incidents de casse de vitre ou de siphonnage de réservoir. En effet, si vous faites le trail en plusieurs jours vous devrez laisser votre voiture la nuit dans ce parking sans surveillance.
Afin de ne pas tenter le diable, nous avons décidé de faire autrement, car il existe plusieurs alternatives :
- Prendre une navette depuis l’aéroport ou depuis d’autres localisations avec Kauai Kayak. Cependant le prix est exorbitant et cela revient à 240 $ US pour 2 personnes…
- Commander un taxi pour partir depuis Hanalei et ainsi que son retour en avance. Cher aussi.
- Laisser sa voiture sur le parking de Haena Beach qui est un camping à 1 mile (1,6 km) du début du trail.
Nous avons choisi la dernière option sachant que nous allions dormir là en plus durant la nuit avant le trail sur Haena Beach. Comme c’est un camping, il y a toujours du monde dans le coin, cela craint nettement moins ! Finalement, nous n’avons eu aucun souci. Ainsi nous vous recommandons cette option. 🙂
Pour information, le camping coûte 3 $ par nuit et par personne pour les non-résidents. Il faudra que vous alliez chercher un permis dans un des centres. Toutes les infos sont présentes dans notre article sur Kauai que nous avons visité en camping.
Si vous ne souhaitez pas laisser vos affaires dans la voiture vous pouvez les laisser en consigne chez Kauai Kayak sur Kapa’a pour 8 $ par jour par sac (si moins de 50 lb). On a procédé de cette manière pour notre part.
Préparer l’après Kalalau trail
Naïvement, nous pensions camper après le trail. Mère nature en a décidé autrement en nous infligeant une certaine quantité d’eau. Résultat des courses, on était complètement mouillé avec aucun moyen de se mettre au sec dans le camping et de faire sécher nos habits.
On a donc sorti la carte de crédit et on a pris une nuit à l’hôtel Coral Reef sur Kapaa. Magnifique petit hôtel familial où nous avons vécu une nuit de « luxe » au sec et au chaud.
Après le recul, j’aurais dû penser au fait de nous orienter vers un hôtel-airbnb à la fin du trail durant la préparation. Ne sous-estimez pas l’état physique et moral dans lequel vous allez arriver. 😉
Notre vécu du Kalalau Trail
Bien évidemment, chacun vit cette expérience à sa manière. Voici plus en détail comment chacun de nous l’a apprécié !
Laura
Concrètement, je manquais d’entraînement pour faire la totalité du Kalalau trail en mode « confort ». Même si je pense être en assez bonne condition physique, l’expérience aurait pu être optimale si j’avais été en meilleure forme. C’était aussi notre première randonnée en autonomie avec sac à dos et équipement complet et cela a beaucoup joué sur ma condition physique. J’ai aussi eu beaucoup de mal à supporter le climat très humide. Dans ce cas, faire plus de courtes pauses alimentation et eau, ont permis de compenser la difficulté. Il en reste que c’était une magnifique randonnée, inoubliable sur beaucoup de points.
Pierre
Pour moi, c’était un rêve de venir sur Kauai et de faire le Kalalau trail. Vous comprenez donc aisément que j’attendais ce moment avec une impatience non dissimulée. 🙂
J’ai tout simplement adoré cette expérience et les paysages observés. La difficulté était au rendez-vous, mais sans être contraignante pour ma part. À ce jour, le Kalalau Trail est ma plus belle randonnée effectuée et je pense qu’elle sera dure à déloger !
Une partie peut-être ?
Si vous êtes tentés de voir des paysages extraordinaires, mais que l’idée de partir trois jours en autonomie vous rebute, vous avez plusieurs options. Soit faire les 2 premiers miles du trail qui mènent à une jolie plage et revenir, soit rajouter en plus les 2 miles pour rejoindre la chute… Ce dernier itinéraire fera en tout 8 miles aller-retour. Il saura vous challenger, car il est un peu technique, notamment la montée et la descente vers la chute, car il faut traverser plusieurs fois la rivière.
Quelques conseils supplémentaires pour le Kalalau Trail
Bien que logiques pensez à :
- Allégez au maximum vos sacs à dos et calculez correctement ce que vous prenez comme nourriture. Vous pouvez limite en prendre un petit peu plus si vous êtes bloqués ou décidez de rester plus longtemps.
- Lors des passages des rivières, détachez la ceinture abdominale de votre sac à dos pour déplacer votre centre de gravité et ainsi être plus mobiles.
- Si vous campez au mile 6, privilégiez le deuxième refuge juste après la rivière. En effet, au moins si les eaux montent vous l’aurez déjà passée à votre réveil. 😉
Je ne connaissais pas mais suis bien tentée maintenant!
Toi qui t’entraîne pour l’ascension du Mont-Blanc, je pense que tu devrais y être à ton aise. C’est en tout cas un beau moyen de découvrir la Napali Coast (lorsque le temps est au beau fixe, ce qui est bien variable dans ce coin).
Un jour j’irai à Hawaï!!!!
Merci beaucoup pour cette page d’info claire et précise, enfin un bon site francophone sur Hawaii !
J’aurai aimé avoir vos impressions sur la difficulté du fameux passage entre les miles 7 et 8 je crois où d’après certains on est à flanc de falaise sur un sentier au bord du vite sans protection : est ce vraiment dangereux et vertigineux ? Merci de votre retour !
Merci beaucoup de ce gentil commentaire, on espère que ça vous donne des infos pertinentes 🙂
Ah le fameux passage : D
Alors oui on est à flanc de falaise, mais le passage est suffisamment large pour que 2 personnes se croisent (en faisant attention bien sûr). Nous l’avons fait dans les 2 sens avec un beau temps, donc je ne peux témoigner par temps pluvieux, mais le sol est stable et tout à fait praticable.
Après je peux comprendre que pour des personnes moins à l’aise (vertige ou non habitués aux randonnées) cela puisse faire peur. Mais en y allant tranquillement et sécuritairement il n’y a pas de soucis à mon avis. 🙂
Bonjour,
Merci pour tous ces précieux conseils, je prévois de le faire en aout ! Une question, est-ce envisageable de prendre seulement un hamac pour dormir ? J’aimerai sauver du temps dans les aéroports et ne pas avoir de bagages en soute, ce qui n’est pas compatible si j’emporte ma tente ! Fait il froid la nuit durant cette période ?
Merci encore pour votre aide à organiser au mieux cette magnifique rando.
Nadège
Bonjour !
De rien 🙂
Oui c’est envisageable, on a vu des gens en hamac sur la plage. Après à toi de prévoir pour la pluie, car elle s’invite souvent… Pour le 1er camping, je dirais que c’est plus compliqué le hamac, mais je me rappelle d’un gars qui dormait sous le refuge en bois et qui l’avait installé grâce aux poteaux.
Concernant la température, aucune idée mais Google pourra surement t’aider !
Pierre
Bonjour !!
Je pars à Hawaii en Octobre et j’aimerais faire une rando de 2 jours sur le Kalalau trail (je suis toute seule!).
Comme vous l’avez dit dans l’article, je ne pense pas aller jusqu’aux chutes car ca va vraiment faire long mais est ce que vous connaissez le nom des chutes d’eau localisées un peu plus loin sur le chemin ? J’aimerais quand même en voir quelques unes si possible 🙂 merci !! Alice
Coucou Alice !
En 2 jours, cela veut dire que tu veux aller plus loin que l’endroit sans permis, mais tu ne veux pas aller jusqu’au bout vers la plage ?
On n’a pas fait les autres chutes et je t’avouerais que je ne me rappelle plus du nom…
Bonne préparation !
Pierre
Bonjour,
Merci pour cet article plus que complet !
J’aimerai faire seulement la première partie (je ne suis pas vraiment équipée pour faire tout le trail) Est-ce que la vue est déjà spectaculaire ? Quelle partie vous avez préférez ?
Merci d’avance !
Merci à vous pour votre commentaire 🙂
Oui la vue est déjà très belle et cela vaut vraiment le coup de faire le début, sans aucun doute !
Pour la partie que nous avons préférée, c’est une bonne question. Pour ma part je dirais que j’ai aimé la partie vers notre premier campement, car il y avait une rivière où on pouvait se baigner. Sympa après la journée à marcher 😉
Sinon la partie des falaises est aussi sympa avec le mix falaise/adrénaline qui laisse des bons souvenirs 😀
Pierre
Bonjour ! Merci pour ce bel article ! Je rebondis sur les conditions physiques dont parle Laura. Quel entrainement est envisageable pour faire ce trail de façon optimale ? De plus le parcourt est-il bien indiqué sur tout le trajet? Merci d’avance !
De rien 🙂
Comme entrainement le mieux est de marcher avec un sac à dos un minimum chargé pour reproduire les conditions réelles. Le terrain n’est pas super accidenté, mais au bout d’un moment cela peut devenir dur. L’endurance et la persévérance sont les maîtres mots de ce genre de grandes randonnées. 😉
Concernant l’indication le mieux est de télécharger des cartes offlines comme maps.me pour suivre le tracé. Après il n’y a pas non plus 40 chemins donc c’est dur de se perdre !
Pierre