De retour au Chili, la boussole a pointé le nord cette fois et nous sommes partis à la découverte de la vallée de l’ Elqui. En effet à 530 kilomètres de Santiago, cette superbe vallée s’étend de la cordillère à la ville de la Serena.
Au-delà de la beauté de ses paysages entre pré désert et plantations luxuriantes, ses deux activités principales sont l’observation d’étoiles et la fabrication du Pisco.
On n’est pas venu ici pour rigoler
Veni Vidi Pisco
Notre première découverte du Pisco remonte aux soirées de dégustation à la Vinoteca de Santiago. On avait même participé à un atelier pour faire des Pisco Sour !
Très vite, nous avons convenu qu’une étape dans la région productrice de cet alcool local serait nécessaire.
Le Pisco kézako ?
Cet alcool à base de raisin est très populaire au Chili.
Pourtant si vous vivez en France, ce nom vous évoque peut-être un alcool péruvien ! Et c’est normal, car les deux pays se partagent la production mondiale. Ils se battent même un peu pour déterminer lequel des deux est le meilleur. Mais c’est seulement la version péruvienne qui est reconnue en tant qu’AOC sous le nom Pisco en Europe.
Bref, peu importe la guéguerre ! Nous ce qui nous intéresse c’est la boisson. Entre 30 ° et 40 °, elle est majoritairement consommée en cocktail. Les plus prisés au Chili sont notamment le Pisco Sour et le Piscola.
Où trouver du Pisco ?
Partout dans la vallée de l’Elqui. Mais la concentration est bien plus importante aux alentours de Pisco Elqui (coïncidence ?).
Dans le centre de la ville se trouve la compagnie Mistral, sûrement la plus connue de la région. Mais nous avons plutôt opté pour celle de Doña Josefa, un peu à l’écart de la ville, mais facilement accessible.
Une marche d’une demi-heure, parfaite pour visiter le coin, nous a menés jusqu’à la bodega. La visite guidée plus dégustation est gratuite. Ainsi après un court historique de la compagnie, c’est le processus de distillation du Pisco qui est présenté. Deux types sont produits chez Doña Josefa : 30 ° et 45 °. Les deux sont en dégustation à la fin de la visite.
Pour ceux véhiculés, vous pouvez aller jusqu’à une autre pisqueria apparemment encore plus traditionnelle qui s’appelle Los Nichos.
Un peu plus près des étoiles
La région est tout aussi connue et reconnue mondialement pour ces ciels dégagés, sans pollution lumineuse, idéaux pour observer les astres. Comme dans toute la partie nord du Chili, tout est mis en œuvre pour pouvoir s’adonner à cette activité astronomique.
Par soi-même
Les ciels étoilés de la vallée de l’Elqui sont à la portée de tous les yeux et de toutes les bourses. Si vous n’avez pas les moyens d’investir dans une sortie nocturne payante, allez simplement vous balader la nuit dans les alentours de n’importe quelle ville de la région. En effet, tout est mis en œuvre pour optimiser l’observation des étoiles avec une politique de diminution de la pollution lumineuse un peu de partout le long de la Vallée. Et c’est bien normal quand on sait que la majorité des touristes viennent ici pour cette activité.
D’abord armez-vous d’une application pour l’observation des étoiles afin de percer les secrets des constellations. Ensuite préparez votre trépied et votre appareil photo.
L’astrophotographie est ainsi à la portée de tout photographe amateur un minimum équipé. Le trépied est un indispensable, car impossible de faire une pause longue à main levée. Autrement un support très stable peut aussi faire l’affaire.
Voici les réglages de la photo prise ci-dessous : f/3,5, 15 s, 1600 ISO
En sortie guidée
Après une première nuit d’observation d’étoiles en autonomie, nous avons souhaité approfondir nos découvertes astrales en suivant une visite guidée. Notre choix s’est donc porté sur Turismo Migrantes et par chance ce soir-là nous étions tout seuls.
Après une dizaine de minutes de voiture sur un sommet alentour de Pisco Elqui, notre guide nous a installés auprès d’un feu de camp réconfortant, un cocktail à base de Pisco à la main !
La visite commence notamment par quelques informations sur la mythologie des autochtones de la région vis-à-vis des astres. Puis l’observation débute, à travers le télescope de la compagnie. On aperçoit entre autres des amas d’étoiles brillantes réunies pour mourir ensemble, la constellation d’Orion particulièrement resplendissante ce soir-là et aussi la Voie lactée et ses secrets.
2 h sous les étoiles, oui, nous en avons logiquement pris pleins les yeux. 🙂
La Silla
Ici on rentre dans la pointe de la pointe de l’observation du ciel. Le centre d’étude européen de la Silla se trouve à 2 h au nord de la Serena. Tous les samedis, une visite guidée est organisée à partir de 14 h. La réservation doit se faire à l’avance sur cette page.
10 télescopes de formes et de fonctions différentes sont actifs sur le site. Cette fois-ci ce n’est pas l’observation des étoiles en soi qui nous intéresse, mais les outils utilisés par les scientifiques à cette fin. À part si vous êtes de réels passionnés de télescopes, la visite peut vite devenir ennuyeuse. Cela a manqué un peu d’action à notre goût et passé les deux premiers postes d’observation, le surplus d’informations techniques nous a vraiment perdus.
Par contre, le site est très beau ! Rien que la vue vaut le détour.
Vous retrouverez d’autres images dans notre vidéo sur la Vallée de l’Elqui et sur l’observatoire ESO de la Silla :
Coups de cœur de la région
Sur les traces de Gabriela Mistral
C’est l’enfant du pays. L’écrivaine et diplomate chilienne a grandi dans la région avant de parcourir le monde au grès de son travail.
Un musée lui est consacré à Vicuña, sa ville natale. Même si les textes sont parfois trop longs, ça serait dommage de rater une occasion (gratuite qui plus est) de (re)découvrir Gabriela Mistral à travers l’œuvre de sa vie. Déception cependant qu’il ne soit pas possible d’acheter un de ses livres sur place.
N’oubliez pas de visiter le jardin du musée. Parfait pour une marche à l’ombre des oliviers embaumés par l’odeur de la lavande. Un petit air de Provence au Chili.
Se sustenter
Parce qu’on ne peut pas vivre que de Pisco, on est partis à la recherche de découvertes gustatives dans la région.
Un rafraîchissement toujours bienvenu
Sous la chaleur accablante de la vallée, une glace est toujours la bienvenue ! Bien située sur la place principale de Vicuña, une halte chez Helados Bilbaina ravira vos papilles et rafraîchira vos sens. Les goûts vont des plus classiques aux originaux à des prix très doux.
Govinda’s
Ce restaurant entièrement végé nous a rendu tout gaga ! Le menu du midi avec des plats à 2 500 pesos et le complet (entrée + plat + jus) à 3 500 pesos propose deux à trois choix différents tous les jours. Et c’était un délice !
Issu de la communauté Haré Krishna la région, nous avons découvert que presque toutes les villes du Chili en ont un. Difficile à croire que nous sommes passés à côté de ça pendant les 5 derniers mois à écumes le pays.
Cerveceria Guayacan
Dans la région du Pisco, certains ont cru bon de créer de la bière artisanale. À raison !
Il y a le bar-restaurant dans Vicuña et la fabrique à quelques kilomètres de la ville. On vous déconseille cependant vivement ce dernier lieu où nous avons été très mal accueillis.
Dans le premier par contre, nous avons pu déguster 5 des bières de la brasserie le tout accompagné d’un kilo de frites maison ! Après une journée de balade, rien de mieux pour se requinquer.
Dormir en van dans la vallée de l’Elqui.
Comme à notre habitude, nous sommes partis à la recherche des meilleurs spots où dormir avec la furgoneta grâce à l’application collaborative iOverlander. Malheureusement, peu d’options étaient disponibles aux alentours de Pisco Elqui où nous avions choisi de passer la nuit. Nous avons finalement réussi à dégoter une place tranquille à proximité d’un camping. Mais on pense qu’en pleine saison, on se serait fait virer rapidement d’ici.
Si vous pensez venir en van jusqu’à Pisco Elqui, prévoyez ainsi du temps pour trouver un bon endroit où passer la nuit.
Cette myriade d’étoiles envoûtante ! je suis émerveillée ! j’adore ces paysages…
Oui cela change comme activité ! Étant dans un des endroits du globe les plus adaptés pour l’observation, cela aurait été dommage de le rater. 🙂